Ankenbleunv (exhumation)
IMAGE : FUNDAMENTALS - MARTENS & VISSER
À 19 ans, en plein passage du bac, il me prend l'idée d'ouvrir un blog.
L'été survient - je vis la nuit - me réveille à 16h. La vie se retourne, les heures s'inversent...
J'écris, j'attends les courts métrages à trois heures du matin, j'écoute de la musique électronique tout mon temps d'éveil et échappe à un quotidien délétère. Quelques semaines plus tard, je partirai d'ici, je quitterai le lycée pour toujours.
J'ai retrouvé les textes de ce blog qui s'appelait Ankenbleunv.
J'en exhume désormais certains ici.
J'avais le souffle court - et peu d'attrait pour la ponctuation.
(Mais j'étais brute et sincère).
ANKENBLEUNV
De la Compote ( et non pas Du Contrat
Social) - Lundi 30 juin 2008 à 1h34 -
Bac ou pas bac insomniaque, attendre
la fin de la nuit attendre aussi Vendredi. Le reste du monde
sommeille*. Les noctambules vont prendre l'air. Les manques sont
cruels ces nuits dernières.
*ethnocentrisme bien sur.
____________________________
And I got a plan to get us of there - Mardi 1er Juillet 2008, 23h11
Epilogue, oui je suis renégat et je
m'en porte pas plus mal. Même si certains croient que je ferai mieux
de construire un autel à la gloire des détenteurs des camisoles de
France et d'aller brûler mes soutiens-gorge.
____________________________
Bran & Thil - Catégorie Agrumes, Jeudi 3 Juillet 2008 à 22h25
Je devrais pas écrire
J'ai passé la nuit en caravane en
dormant trois heures hachées : de 7 à 8, de 11 à 12, de 5 à 6.
Horaires de car, de cantine et de car. Horaires d'habitudes que je
n'aurai plus. Demain la dernière fois. On parle toujours des
premières fois, c'est ce que les gens retiennent. Mais
patho-nostalgique, j'accorde plus d'importance aux dernières.
Ce soir les cernes sont trop grandes et
mon estime de moi même trop basse alors je devrais pas je ne sais
pas vraiment. Mais il y a ces séquences dans l'existence où alors
qu'on devrait se réjouir, les vies perdues demeurent incontrôlables
et s'échappent du plus profond du gouffre cérébral. Remontent en
bouillon. Tu vois on est là on sera là encore toujours, vivantes et
vibrantes. J'interromps mon apnée, je n'existe que dans cette
puissante inspiration, je n'existe que dans la vérité, et ces
souvenirs sont la vérité dans sa plus froide cruauté.
Ventilent les viscères et
l'oubli se fait attendre. Trauma Trauma Trauma Trauma.
____________________________
Sans titre - Catégorie On devient trop sérieux, Dimanche 6 Juillet 2008 à 14h45
Partie une, préface mise en place :
Seul silence. Facile, idéal pour
débutants et curieux des idées singulières. Introduction.
Le silence et Rien n'a de sens,
premièrement.
___________________________________________________ligne
Se courber jusqu'au sol et observer les
aspérités du carrelage tant de proximité tant de mépris à la
gravité je sens la poussière sur mes globes oculaires. Nous
approchons de l'étape deux. Prenons à présent un verre d'eau
tiède que nous verserons dans un bassin en fonte d'environ dix-huit
mètres carré ce qui n'est pas négligeable si l'envie d'en faire un
lieu public baignable nous prenait. A présent redressons nous afin
de prendre une attitude physique conforme à la norme requise dans
notre bon vingt-et-unième siècle, en A+248 après Camille
Desmoulins et A-625 avant Pyram Erkenharth qui sera à l'elkrelom ce
que Chopin fut au piano. (=invité idéal d'un dimanche soir de
pluie/de neige/de décès/de rupture/d'indigestion...). En effet
l'elkrelom n'a pas d'existence mais nous ne sommes pas encore en
20633 même si ça ne saurait tarder. Mais on en perdrait presque de
vue l'expérience . Le verre d'eau tiède est répandu sur
le fond du bassin, de dispersion relativement équitable et
harmonieuse , l'esprit est concentré la main leste mais précise,
démarrons.
Préface :
C'est fini les ménagements je ne suis
vraiment que ce genre de futilités absurdes. Je crois pas que je
deviendrai quelqu'un j'ai le cerveau saturé d'eau qui déborde des
cascades au dessus des parois, les bâtiments sont inondés l’ingénierie laisse à désirer l'intendance s'est mise en grève
manifeste pour cesser la torture mentale le secrétariat n'a jamais
été bien performant mais a désormais déserté je parle même pas
de l'état des casiers. Je sais j'en parle souvent mais si vous voyiez
la vue d'ensemble et les travaux à engager croyez moi ça
deviendrait à l'instant un problème de taille et moi je pourrais
enfin dormir.
____________________________
Interlude musical - Jeudi 10 Juillet 2008, à 14h46
Madame, Monsieur
J'ai vu la radio panoramique de votre
fils
Il a seulement deux dents de sagesse au
maxillaire supérieur. Je vous prie de trouver
ci-joint le devis correspondant à
cette intervention. Avec mes meilleures salutations. Docteur A.
Il est 14h28, ma mère dit qu'elle est
ma mère. Gustave assise sur le carrelage du salon répète le même
air au synthétiseur qui se résume à un enchaînement répétitif de
six notes avec parfois quelques variations quand elle joue faux.
C'est typiquement fraternel de s'asseoir devant nos portes et elle me
dit qu'elle y est presque et ça joue encore plus faux et que soit
disant je la déconcentre.
____________________________
Lautréamont entre autres - Catégorie Agrumes, Dimanche 13 Juillet 2008 à 17h16
Pas si naïve et je vous épargne les
détails physiques. Bon, on s'éloignait un peu du problème il m'a
semblé que ça devenait indécent de comater à ce point j'en
devenais agressante ( oui/non j'expliquerai pas les divagations
formulatoires encore.)
Mon goût pour le bordel étant plus
que jamais incroyablement prononcé j'ai rangé mon dossier scolaire
dans la catégorie bâtiment ce qu'il n'a rien à faire ici en même
temps il n'y a pas de place ailleurs étant donné que je vous ai
précisé que j'avais explosé mon secrétariat il y a peu. Et si je
l'ai dit j'ai plus trop le choix par souci de fidélité à la
cohérence. Donc ici même il y a de la protestation mais au final
tout le monde y trouve son compte. Il est rouge le dossier. Je me
demande qui a eu responsabilité du choix de la couleur et pourquoi.
Est ce que le responsable exprime ainsi une ambition de prestige ? est
ce qu'il s'est contenté comme le caprinae qu'il est très
certainement de suivre la lignée droite et noble des responsables
administratifs et ainsi de perpétuer la tradition millésimée du
grenat ? Manque de fun vous m'en voyez désolée. Enfin tout ça
rejoint l'arrogance humaine à six heures ce matin une amie et un
matelas dans une maison qui n'est pas la mienne ma vraie place qui
n'est apparemment qu'avec ce genre de personne même si je dois dormir
toute la journée pour ranger les dossiers disséqués.
Tout ça pour dire, au milieu de la
partie bâtiment, un temps d'adaptation est relativement nécessaire.
La majeure partie contient mes
anciennes attitudes contemplatives ( qui reviendront sous d'autres
formes lorsque j'aurai investi un nouveau lieu) m'amenant souvent à
une absence mentale au grand désespoir de mes connaissances/proches
trouvant que quand même elle-est-bizarre. Et puis il y a aussi les
trajets en car ici, parce que les tics nerveux en plus mais le vide
physique absolu en moins. J'ai plus de mal à me fondre dans un
support en mouvement.( NORMAL ).
Alors comment c'était ?
De grands murs vitrés en majorité
traîtres de mes contemplations et sinon, dans le mouvement de masse
on avait la possibilité de se cogner
aux murs et aux sols et aux tables, privilège non négligeable si
l'on souhaite appartenir à chaque surface et croyez moi je ne m'en
suis pas privée. En dehors des terrains de bad. l'immobilité totale,
je suis un être apathique.
Les nouveaux ciels étaient agressifs
mais bavards et l'alchimie agréable, les sols manquants eux de
caractère se laissant un peu trop marcher sur la tête.
J'estime que quand un bon millier
d'individus s'écrasent sur vous sans ménagement à des heures
régulières l'insurrection devient primordiale.
J'avais une attention particulière
pour la discrétion des lampes et la facilité d'adaptation des
supports. On pouvait graver et dessiner et taper relativement
partout. Je continuerai plus tard car ça me tient à cœur et plutôt
deux fois qu'une mais j'ai une douche froide à prendre vraiment.
____________________________
Cactus et les cactus - Catégorie Agrumes, Vendredi 25 Juillet 2008 à 12h47
Je suis pas
ici et la porte est ouverte
La vie humaine respire mon époque et
les ancêtres me troublent. Bon eux-les-autres ils disent que, qu'est
ce que j'ai changé c'est fou que maintenant je suis sociable et que
c'est plus agréable et je trouve ça vraiment CRUEL.
C'est encore la même chose tant que je
barricade ce qui dit que je vais pas bien que dans cet endroit
hiérarchisé il faut se concentrer et mesurer ses gestes et ses actes
en permanence j'ai du mal à me détendre. Tant que je calme les
vipères cachées un peu partout peut importe le poison et peut
importe le venin et tant-pis si je brûle. Tant que je sais sourire et
je sais très bien sourire à défaut de parler*. Ils ne supportent
pas la colère et si on divise*2 mon corps le pourcentage est
déroutant.
Donc ça c'est ici mais avant il y a eu
les souterrains les trains le 6ème étage qui m'empêche de rêver
comme il faudrait et ces architectures qui me parlent encore. Et
elle. On la voit elle aussi sur les photos à mon age et je lui dit
que c'est court une vie. Et elle me sourit en disant oui. Je supporte
pas ça.
Je m'en fous si ce texte est sincère
et donne un bref aperçu de mon encombrante sensiblerie. Son absence
n'est pas imaginable et ce genre de faiblesse de m'a jamais dérangé.
*Oui.*2 j'ai une légère tendance à
vouloir me séparer.
Maintenant le sel et les algues
éléments que j'aime particulièrement pour leur coopération et
loyauté à mon égard vont finir d'achever ma journée à la hache.
J'espère boire la tasse ça me lobotomise efficacement, durablement,
agréablement.
____________________________
Neque mittatis margaritas vestas ante
porcos - Catégorie Agrumes, Le Lundi 28 Juillet 2008 à 0h49
Son Dieu et pas le mien
au final peut être qu'on aura le même,
toi la seule qui pouvait et la seule qui peut encore comme à chaque
fois faire trembler ma voix dans nos dialogues tri-annuels - Ton Dieu
sait comme je t'aime - Et tous les regrets qu- j'ai coupé la phrase
c'est mieux comme ça j'aime les boucheries c'est comme ça (et le
désordre aussi d'ailleurs c'est pas que j'aime ou non c'est que je
peux rien faire sans tout exploser partout) -. La douceur rêche des
draps et même cette grande fenêtre. J'ai arrêté avec ton
immortalité. Je crois que j'ai arrêté avec ça il y a juste
quelques jours je crois que je bascule. QUAND, les nuits les cheveux
mouillés et mon lit haut trop haut au 6ème étage - malgré les
tentatives de se raisonner ça reste trop haut - je pense au jour où
je me souviendrai du goût de la torture et tellement de choses qui
me laissent
sans voix je veux plus jamais ça.
Alors je voudrais te supplier et je murmure étranglée tu me dis
d'accord j'arrête et après je ne dors plus.
Comment tu crois que je vais faire, on
pose pas la question aux futurs mourants, le reste-les-autres- ils me
diraient que c'est indécent, mais quand même. A table je verse de
l'eau dans ton verre et puis avec mes deux autres mains je prend ma
tête, sous mes doigts les miettes sous les miettes la nappe tissu
léger motifs abstraits colorés - floral mais froid. Sous mes pieds
aussi il y a d'autres textures passionnantes.
Le soir mes cheveux ne sèchent pas je
creuse des tunnels. Et de galeries en galeries toujours le même
point central. Tenter que ça soit vibrant.
____________________________
Let's go get lost - Catégorie On devient trop sérieux, Dimanche 03 Août 2008 à 11h09
J'avoue c'est dément c'est eux les
fous les inconscients*. Avant et il y a quelques minutes
encore
et là de la cire sur mon jean et des
cernes mais ça me plait les cernes à cause de mes paupières
transparentes on voit toutes mes veines ça donne un coté the Cure
Comme à chaque fois la circulation
sanguine ne suit pas mais peut importe les difficultés de réseau :
j'ai le pouvoir de tuer.
etre an neñv hag an douar, mon apnée
fut longue.
*inconscients et fous de croire qu'on
peut vivre sur la surface et de se contenter de ce qu'on leur donne.
Et si ça reste un projet mes-muses-les-incapables restent en dehors
de tous soupçons à la superficialité. Tu veux du silence comme
d'habitude.
Commentaires
Enregistrer un commentaire