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L'été des foins grillés.

  11 juillet. Je viens de passer deux jours fiévreux contre le matelas du lit. J'entends des enfants jouer en bas et me remémore les étés à Neuville. Les soirs au jardin, les sorties en voiture l'après-midi pour accompagner notre père au supermarché, les séances à la piscine, les promenades dans les champs, dans les chemins et autour des vallons. Depuis que je l'ai quittée, ma région m’apparaît effroyablement hostile et les souvenirs de ses paysages me sont traumatiques. Il s'est produit une bascule véritable. Jusqu'à présent, j'avais entretenu la continuité. Il m'importait de maintenir un lien avec l'enfance et je cultivais une véritable hygiène de la mémoire. Je ne sais pas si c'est une question d'identité à préserver ou un besoin de garder les souvenirs comme des preuves de ce qui a pu advenir, puisque seule ma parole en est garante, mais quand je suis venu habiter ici quelque chose a changé et pour la première fois, le récit s'est clôt

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