Dormir sous l'eau

IMAGE : QUALITE MEDIOCRE J'EN AI RIEN A FAIRE JE FERAI AUCUN EFFORT C'EST LA GREVE

Dormir sous l'eau

rendre au flou ton visage

Dissoudre l'imaginaire 

de l'os de ta mâchoire entre mes doigts

Cesser l'estime

ne plus vouloir 

te comprendre

rester malgré tout poreuse

Retourner à l'étang, côtoyer les batraciens.
Peau luisante respire par tous les pores, cheveux mouillés collés aux épaules.

L'esprit envahi. 

Dormir sous l'eau. 



Eaux

fatigue, fatigue, fatigue, fatigue, fatigue, fatigue

Pleurer d'angoisse, de soulagement, de lassitude. Parce que je ne sais pas faire, on me nomme mes qualités mais je n'intègre rien et ne retiens que mes fautes. J'ai des pierres dans l'estomac, des cailloux lisses qui se cognent les uns aux autres, ça s'effrite comme du calcaire.

Je n'en peux plus du goût de mes larmes, je voudrais m'écrouler dans tes bras, je voudrais sonner devant la porte en bois de la cage d'escalier à l'odeur de cire si forte et mémorable, entendre tes pas traînants venir m'ouvrir, annoncer « tout ce temps sans toi c'était irrespirable ». Six années.

Je suis toujours ainsi peut être suis-je toujours comme ça, inondé en débord
(et sans attrait pour la ponctuation).
Comment peut-on autant aimer vivre, se nourrir si fort de ce qui vient à soi et tout à fois pleurer chaque nuit dans son sommeil, mourir trois fois par semaine ?

Je voudrais aménager un espace à l'intérieur de moi qui ne soit jamais envahi. Je voudrais aussi continuer à être autant traversé par vos existences, ne rien céder au confort des émotions plates. Je ne veux pas de votre indolence et ne jamais m'anesthésier. 
Je connais déjà la torture,
oui, je la connais.




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