Histoire du piège

 

IMAGE : PHOTOGRAPHIE DE BIEKE DEPORTEER 




Je ne serai plus impressionné

par l'arrière des épaules

par la crispation du visage à l'effort

quand les muscles tendent la poulie.


Non

Plus impressionné

Par la collision des masses dans l'espace.


Dans la salle

C'est l'état second,

tu ne m'as connu qu'atrophié

voilà un autre genre de confrontation


Non plus impressionné,

je soutiendrai tous les regards, en précaution de celui qui me piégea.


Tu n'auras pas mes os

ni mes bras

ni ma chair de semaines en semaines gonflée.

Reprenant matière, reprenant courage.


A la rencontre

je serai là

mon œil clair avisé.


J'ai appris de ces échanges

à la confrontation le corps désormais saura faire armure.


Augmente la charge, augmente.


La mâchoire

de la fille quand je monte l'escalier

la mâchoire serrée

s’entraîne fort

on se croise dans les vestiaires

le tissu les jambes larges

le dos qui tire la barre


toi, tu touches pas la barre

tes membres noueux secs ne me font plus grand chose

et l'aigreur te rend laid.

La fille de l'étage, au milieu des hommes comme si elle était des leurs

dans le vestiaire

un peu trouble déjà

le sas, le temps mort, le lieu clôt où chacune s'affaire, ôte, ajoute, s'apprête, vérifie dans la glace.

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